Denis de Rougemont

Discret et réservé, Denis de Rougemont fut un des grands penseurs du XXe siècle. A New York, il avait posé comme « Petit Prince » pour son ami Antoine de Saint-Exupéry. Durant près de trente ans, il vécut à Ferney mais les Ferneysiens ne le savaient guère. Denis de Rougemont préférait les régions aux nations, persuadé que cette dimension plus proche et plus humaine permettrait d’écarter les guerres, de préserver la nature et de sauver la planète.

La saga Muller

Jacob Muller vint s’installer dans le Pays de Gex en 1919. Il fit l’acquisition de son premier camion, un Renault, et proposa ses services, transportant de la « fruitière » jusqu’à Genève le lait des paysans locaux. A Jacob ont succédé Willy, décédé en 2019, puis Jean-Pierre et Bernard. La saga continue.

Esprit d’équipe

Les Ferneysiens se sont longtemps retrouvés – et se retrouvent encore – à l’église ou au temple mais c’est aussi au sein des sociétés, associations, amicales et autres clubs que bat le cœur de Ferney. La ville en compte aujourd’hui près d’une centaine. Comment ne pas citer la gymnastique, les pompiers, la fanfare, les associations sociales ou culturelles, les clubs sportifs ? Toutes et tous ont participé à l’animation et à l’image de Ferney, créé l’événement, pris part aux grandes manifestations.

Zones franches

Grâce à l’intervention de Voltaire, les premières franchises avaient été accordées au pays de Gex, par le roi de France, en 1776. Après la capitulation de Napoléon et le rattachement à Genève de plusieurs communes françaises, le Traité de Paris (1815) décida que la ligne des douanes françaises serait placée à l’ouest du Jura. C’est ainsi que Pays de Gex maintint la liberté de commercer librement avec la Suisse.

Guerres et paix

Hormis la Suisse, l’histoire de l’Europe n’a cessé d’être jalonnée de guerres parmi lesquelles les rares périodes de paix ne constituèrent que quelques brefs répits. Au XXe siècle, il y eut les charniers de l’absurde Première Guerre mondiale, puis le terrifiant affrontement « du bien et du mal » entre 1939 et 1945. La paix à peine revenue, la France se lança dans l’aventure indochinoise avant d’affronter, sans succès mais avec quels drames, les combattants algériens de l’indépendance.

Mairie-école

En 1881-1882, les lois Jules Ferry rendirent l’école publique, gratuite et laïque. Des milliers d’écoles furent rapidement construites, à Ferney comme ailleurs. Mais quelle taille donner à la nôtre, et avec quels moyens ? Tous les enfants des écoles privées viendraient-ils à l’école publique ? Et quelle place donner aux services communaux, jusque-là éparpillés et voués à y être regroupés ?

Enfance et partage

Entre guerres, disettes et tragédies familiales, le sort des enfants n’était pas toujours enviable. Il fallut donc les mettre à l’abri des périls. Sur fond de querelles religieuses furent édifiés, pour jeunes filles et pour jeunes gens, des orphelinats catholiques et protestants. Les Marmousets de l’abbé Boisson en furent l’ultime épisode.

Si Dieu n’existait pas

La situation géographique de Ferney, proche de la ville de Calvin et successivement savoyarde, genevoise, bernoise et française, en a fait naturellement un lieu d’affrontement et de rencontre, d’échange et d’incompréhension. La religion en fut à la fois la cause et la conséquence. De longue date, catholiques et protestants avaient partagé en paix la vie quotidienne. Mais pas les lieux de culte.

Tuiles et pots

Le sol argileux, peu propice à l’agriculture, favorisa en 1643 l’implantation de la tuilerie. Au temps de Voltaire fut créée une faïencerie destinée à produire les « catelles » recouvrant les fourneaux installés au château. Les hivers étaient souvent rigoureux et Voltaire particulièrement frileux. Mais c’est surtout dans la seconde partie du XIXe siècle que furent installés les ateliers de nombreux potiers, la plupart en provenance d’Alsace.

Gens de la terre

Albert Vibert à la ferme du Clergeat

A l’arrivée de Voltaire, Fernex comptait 114 habitants, agriculteurs pour la plupart. Le bourg ne comptait alors que trois fermes, le Clergeat, plus connu sous le nom de « ferme à Vibert », la ferme Mme de Barsat, aujourd’hui exploitée par la famille Duty, et le Châtelard, sur la route de Fernex à Mategnin. Une partie du territoire, argileuse, était très marécageuse. A flanc de colline, la terre était plus riche. On pratiquait l’élevage, produisait du blé et cultivait la vigne.

Retour en 1963

7 juillet 1963, Maconnex: Fête de la Gym. De g.à dr: Marcel Meylan, Jacky Triquet, Gilbert Barazzoni, Michèle Labory, Jean Barge, Jojo Laverrière, André Meylan, Dany Labory, Viviane Trillaux, André Maillard, Paul Chaffard, Maurice Malavallon, Pierre Dupuyrazat, Pierre Maillard. Document André Meylan

C’est grâce à André Meylan que nous publions cette photo de 1963. Si vous avez vous aussi, des documents à nous communiquer: info@ferney-en-memoire.fr

Merci à tous.

A vos agendas

De l’arrivée de Voltaire à la dernière Fête, plus de 260 ans. De Fernex à Ferney-Voltaire, un bourg de quelques feux à une ville de 10.000 habitants. Trois fermes, puis quinze, et deux aujourd’hui. Le temple, l’église, les orphelinats. Mairie-école, Grande Guerre, petite paix, guerre encore, paix à nouveau. Denis de Rougemont à la maison des Bois, les camions Muller à la douane, les premiers frontaliers, IOS, Control Data, la Bagasse, Ferney-Charlie…  Belles et grandes heures !

Comme les années précédentes, un livre est vendu au prix de 30 €. Consacré aux grandes heures ferneysiennes, il est disponible durant l’exposition à la Mairie (permanence l’après-midi), puis à l’Office de Tourisme du Pays de Gex et à la Maison du Pays de Voltaire, ainsi que dans les librairies ferneysiennes.

Voltaire à Ferney 1759-1778

Le petit lever de Voltaire (Jean Huber)

Ecrivain célèbre mais éternel fuyard, Voltaire avait dû se réfugier à Londres, puis à Cirey chez Emilie du Châtelet, puis à Potsdam auprès de Frédéric de Prusse, puis à Genève où ses « Délices » n’eurent qu’un temps : on ne joue pas impunément le théâtre dans la cité de Calvin… Loin des calvinistes et plus loin encore des soldats du roi de France, Voltaire finit par jeter son dévolu sur une pauvre bourgade, à deux pas de Genève mais en territoire français : Fernex.

Grandes heures ferneysiennes

L’association Ferney en mémoire présente son ultime exposition à la Mairie de Ferney-Voltaire, du 4 au 27 mars 2020.

Pour cette ultime exposition, nous nous efforçons de mettre en lumière les grandes heures de notre cité. De l’arrivée de Voltaire à Ferney (1759) aux fêtes que la Ville lui dédie désormais chaque année, plus de 250 ans se sont écoulés. Notre cité a eu sa part de joies et de malheurs, d’espérances et de déceptions.

Monique Béchis

Nous apprenons avec une immense tristesse le décès de Monique Béchis.

Aux côtés d’Alain, son mari, Monique avait largement participé au succès et à la réputation du restaurant qu’ils exploitèrent à Ferney pendant de longues années, Le Pirate.

Monique était un trésor de tendresse, de gentillesse, de disponibilité. Nous garderons au cœur le souvenir de beaux moments partagés avec elle.

A Alain, son mari, et à Pascale, leur fille, nous adressons nos messages de condoléances, profonds et sincères.

Les funérailles de Monique auront lieu en l’église de Ferney-Voltaire, ce mercredi 12 février à 9h30.

Monique et Alain à leur arrivée à Ferney.