Les Marmousets racontés par l’abbé Boisson

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En avril 1945, à la suite d’un accident de santé, j’avais été nommé aumônier de l’Orphelinat Saint-Pierre. Le recrutement de la maison était déjà en pleine évolution. Parmi les cinquante garçons que comptait l’établissement, on trouvait des orphelins, on trouvait aussi des enfants cas sociaux. Pendant la Guerre de 1939-1945, un grand nombre d’enfants réfugiés y furent hébergés. A mon arrivée, le 11 avril 1945, il y avait encore plusieurs de ceux que nous appelions familièrement « les gars du Nord »…

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3 réflexions sur « Les Marmousets racontés par l’abbé Boisson »

  1. De temps en temps, tous les gamins, même les petits, nous allions à la cuisine de l’orphelinat pour la corvée de patates ! Il y avait la Soeur cuisinière (me rappelle plus son nom) et Mademoiselle Jeanne qui aidait à la cuisine. Nous avions une montagne de pommes de terre à éplucher, fallait pas traîner ou rigoler … Après, nous avions notre récompense, une tranche de pain de campagne et un ou deux sucres que nous avions le droit de poser sur le fourneau, pour faire du caramel (on se brûlait parfois). Nous allions aussi avec les Soeurs, ramasser les « dents de lion » pour faire la salade, nous allions chez Montanier, à côté de la cour de l’orphelinat ou chez des gens. On portait le panier, pendant que la Soeur avec un petit couteau enlevait les pissenlits ! J’étais le « préféré » d’une Soeur qui m’aimait bien, j’allais toujours avec la même. Elle disait que j’étais habité tantôt par le diable, tantôt par le Bon Dieu car parfois j’étais gentil, et parfois pénible… J’étais le « chouchou » blondinet aux yeux bleus de Soeur Géraldine de l’économat, à l’époque, cette Soeur approchait les 90 ans, elle était toute ridée comme une vieille pomme de terre, et elle avait un coeur d’or, elle remplaçait ma mère… qui m’avait oublié. Saint Pierre, quand je pense à toi, l’émotion m’étreint encore…

  2. Une fois, avec l’abbé Boisson, les Marmousets avaient été au Salève en promenade, nous avions traversé Genève et étions ressortis par Veyrier / Pas-de-l’Echelle. Je m’étais fait sérieusement gronder par l’abbé Boisson, parce qu’en grimpant sur un talus (c’était interdit), j’avais fait rouler une pierre (assez grosse) en-bas de la pente, qui avait atterri dans le dos de Mademoiselle Jeanne (qui travaillait à la cuisine de l’orphelinat).

  3. Noël à l’orphelinat Saint Pierre. Un peu avant minuit, Soeur Marie-Blanche (chez les petits) et Soeur Saint-Paul (chez les grands). Lucien Canet était chez les grands… On nous réveillait pour aller à la messe de minuit à la Chapelle de l’orphelinat, où la messe était célébrée par l’abbé Boisson. Nous allions aussi voir la crèche installée sur le côté gauche de la Chapelle ! Après la messe, nous allions au réfectoire où nous buvions un bol de thé bien chaud et sucré, nous avions aussi droit à une tranche de pain d’épices ! A Ferney… ces années là, il faisait très froid, je me rappelle bien. Dans la cour de l’orphelinat, nous jouions à la saucisse pour nous réchauffer. Un gamin se mettait dans une encoignure de la cour et criait « saucisse » et chacun arrivait et poussait l’autre avec les épaules, pour se réchauffer.

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