I. Les grands travaux

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Le 24 avril 1956 furent signés les accords franco-suisses pour l’agrandissement de l’aéroport de Genève-Cointrin. Ils allaient permettre à la France un accès direct à l’aéroport mais entraîner plusieurs rectifications de frontières et la quasi-disparition du quartier. Pendant près de cinq ans, les travaux de l’aéroport bouleversèrent la vie quotidienne.
Le franchissement de la frontière fut fortement perturbé, même si la route ancienne subsista jusqu’à la mise en service du tunnel. La douane et le café de la Limite furent transférés dans des bâtiments provisoires avant que toute cette zone ne prenne son aspect définitif, en 1961 pour la piste et la douane puis en 1964 avec la création de l’autoroute. Aujourd’hui, rien ne subsiste de la Limite, hormis le chemin de Colovrex.

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Construction du tunnel / Ia1 BLR010snbnum

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Le grand chambardement / Ia3 Presse c

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Vers la douane française / Ia4 GMY 005

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Canalisation du Vengeron / Ia5 GMY 002

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La maison Estanove et le tunnel / Ia6 GMY 004

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Démolition du Capucin Gourmand / Ia7 GMY5_0048

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La douane provisoire / Ia8 GMY 006

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Sortie du tunnel du côté français / Ia9 CRM5_0007


La mise en service au tunnel inter­national, des pare-soleil, empêchera l’éblouissement des conducteurs

On s’emploie activement à la pro­chaine mise en service du passage n° 1 du tunnel routier, c’est-à-dire celui de la. Route Blanche (12 m. de large). On vient de décoffrer les pare-soleil (un à chaque bout) qui permettront l’accom­modation des yeux du conducteur et éviteront à celui-ci l’éblouissement à la sortie ou la plongée dans le noir à l’entrée, en plus des éclairages progres­sifs existants.

Toutefois, le grand tunnel doit être précédé, pour son ouverture, d’aména­gements côté suisse et de l’ouverture du premier bâtiment commun des Douanes dont le gros oeuvre est terminé.

Le Pays Gessien , 22 juillet 1960


Le grand complexe frontalier franco-suisse         

Tous les usagers de la route, tant touristes que frontaliers, ont pu mesurer l’importance des travaux qui s’effectuent à la frontière franco-suisse, aux portes de Genève – Ferney-Voltaire sur la Route Blanche (nationale n° 51). Des détournements ont été rendus nécessai­res, ce qui gêne considérablement la circulation. De plus, les opérations de police et de douanes en sont également affectées. Une bonne compréhension de ces états die choses est demandée aux usagers.

Le Pays Gessien , 29 juillet 1960


Halte à la Douane… mais non au progrès !         

Les travaux sont en bonne voie là la frontière Ferney-Grand-Saconnex où la construction des douanes jumelées prend bonne allure. Pavillons suisse et français flottent face à face, tandis qu’à quelques mètres à leur hauteur, se posent ou s’é­lèvent’un nombre croissant d’avions sur la piste, plafond du grand tunnel rou­tier. Que de changements depuis quel­ques années en ce qui fut le hameau de La Limite! Où est donc cette tonnelle du Café de La Limite, son petit vin blanc, ses balançoires? Et son chemin montant, caillouteux, conduisant au fleuriste.

Tout ceci a disparu, paysage cher aux douaniers en retraite en particulier, ainsi qu’aux nombreux promeneurs d’an­tan. Le progrès est passé par là. Les tuileries, ne sont plus qu’un grand jardin délaissé où la terre repose. Un comble, l’ancien chalet de l’Automobile-Club du Haut-Jura n’est plus accessible par route. Et l’hôtel du « Capucin Gourmand », rasé jusqu’à sa bonne cave.

Plus loin encore l’étang, lieu préféré de nos jeunes années, ses carpes victimes de nos cannes, le coassement des gre­nouilles parmi un bouquet de roseaux où, le soir venu, nous guettions l’arrivée des canards. Souvenirs… souvenirs…

Nous sommes en plein rêve lorsque le vrombissement d’une« Caravelle » nous rappelle à la réalité. Ses lignes sont fines, son style élégant. Pour lui et autres «Boeing », nous ne pouvons regretter le sacrifice du hameau de La Limite avec ses bons moments, avec ses heures tristes. Dans quelques, mois, la grue, les échafaudages, les baraquements disparaîtront, mettant en relief l’aspect moderne des douanes jumelées,.

Pour l’instant, la bouche béante du tunnel nous aspire, tandis que dessus nos têtes un grondement provoqué par le passage d’un avion se fait entendre.

La Limite a perdu son calme, sa sé­rénité. Cela, nos douaniers sont les, premiers à nous le… déclarer.

P.R. / Le Pays Gessien , 7 avril 1961