R. Albert Hécler (1889-1996)

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Le Pays Gessien, 4 février 1966 / Ra FSA5_0421a

C’est en 1843 que la famille Hécler, d’origine alsacienne, et dont seul le Doc­teur Paul Hécler, de Gex, porte encore le nom, vint s’installer à Genève d’a­bord, à Ferney ensuite. L’influence de cette famille fut aussitôt importante, dans la poterie entre autres et, en 1878, le grand-père du défunt, qui venait de fonder la Société des Eaux de Ferney, devint maire de la commune.

Albert Hécler était né en 1889 à Lescelles (Nord) au cours d’un déplacement de ses parents, mais il fit toutes ses étu­des à Ferney et à Genève, occupant, avant et après son service militaire, un emploi commercial dans cette ville.

La guerre de 1914.18, à laquelle il prit part de bout en bout, dans l’artillerie, le vit atteint d’intoxication par gaz, intoxication qui devait peser lourdement et définitivement sur sa santé.

Rendu à la vie civile, il reprit alors, sur l’insistance de son père, la direction de la Société des Eaux, qu’il garda jus­qu’à la cession des biens de cette société au Syndicat Intercommunal des Eaux de la Pralay, en 1958. Il adjoignit plus tard à cette activité un poste d’agent d’assurances.

Il épousa en 1920 Mlle Mohler, d’Ar­champs (Hte-Savoie) dont il eut une fille, maintenant Mme Odette Streuli, de Lausanne, elle-même mère de deux filles.

C’est également à cette époque qu’il entra au Conseil Municipal, M. Théo­dore Hérand devenant maire. A M. Hérand succéda, en 1925, M. Alphonse Ro­bert, M. Hécler étant élu adjoint, puis maire après le décès de M. Robert (1931).

Il devait occuper ce poste sans aucune interruption jusqu’en 1959 et s’il faut le louer de la gestion très saine de sa commune, il est indispensable de dire que son attitude courageuse durant l’occupation allemande (1940-1944) rendit d’insignes services à ses concitoyens.

Il fut plus tard élu Conseiller Général du canton de Ferney, succédant en 1945 au regretté sénateur Albert Fouilloux, réélu largement en 1949 et pratique­ment sans aucune opposition en 1955.

A la fin de sa carrière politique, qu’il n’est possible que de résumer, il vit avec satisfaction Roland Ruet lui succéder doublement, lorsqu’il constata avec phi­losophie que son âge et hélas ! son état de santé, ne lui permettaient plus de se maintenir en des fonctions ingrates et délicates, alors que la confiance de ses administrés aurait souhaité de sa part une plus longue présence.

Il est encore nécessaire de rappeler que M. Hécler se réclamait, avec raison, des excellentes relations qu’il avait en Suisse et dans le canton de Genève, qui ont joué un rôle prépondérant dans le développement et l’équipement de notre cité.

La retraite n’a pas, malheureusement, apporté à notre « Syndic » (car c’était le terme familier adopté une fois pour toutes) les joies qu’il se réservait dans sa thébaïde, au milieu d’un jardin qu’il affectionnait spécialement, autant qu’il aimait les arbres et ce que produit la nature, qu’il trouvait si belle. Il ado­rait le «rideau» des grands chênes, qu’il comparait volontiers à ceux de Fontainebleau, et qui avait le réel avan­tage, à côté de l’esthétique, de le pro­téger des bruits de Cointrin.

Bon vivant, à humeur toujours égale, d’une bienveillance sans restrictions, il recherchait volontiers la contradiction et la provoquait même à l’occasion, lors­qu’il se trouvait face à un auditoire passif.

Il exprimait avec fougue et adresse des sentiments aimables, sachant être lui-même aussi bien à l’égard des grands que des humbles, mais nul n’ignorait que ces sentiments n’étaient pas feints. Ainsi fut-il toujours salué avec une amitié respectueuse.

Pour ceux d’entre nous, qui ont eu l’honneur et la joie de travailler avec lui au Conseil il y a bientôt vingt ans, et pendant douze ans, nous n’oublierons jamais son bon sens, sa réserve, ses observations quasi paternelles, et le libé­ralisme de son esprit qui prévoyait, sans hâte, le développement harmonieux de Ferney tel que, grâce à lui en gran­de partie, il s’est réalisé.

Les deux tiers de notre siècle étant atteints, on se doit de constater que c’est M. Hécler qui aura marqué jusque-là notre ville de la plus profonde em­preinte et que son nom, son souvenir aussi, ne sont pas près d’être oubliés.

Il restera pour tous l’exemple de l’hon­nêteté morale la plus pure, du plus ferme attachement à ses convictions et du courage civique total.

M.D.

Rb MAI 004j

Vingt-huit années de mandat à la tête de Ferney / Rb MAI 004j

Rc MMV013a

Propriétaire de la Société des Eaux / Rc MMV013a

Rd TGO702

Discours au monument aux Morts / Rd TGO702

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Election de Roland Ruet (1959) / Re Ferney Progrès 2_0027

Ordonnance de la Sépulture

Ordre du cortège. Les cars porte-couronnes, les enfants des écoles, la So­ciété Musicale de Ferney-Voltaire, le Corps des Sapeurs-Pompiers, les drapeaux porte-insignes et porte-couronnes, le char funèbre, le pasteur et la famille, le maire de Ferney-Voltaire, les parle­mentaires de l’Ain et les représentants de l’autorité préfectorale, les conseillers généraux, le Conseil municipal de Fer­ney-Voltaire et les autorités religieuses, les personnalités genevoises, les maires du Pays de Gex et des départements limitrophes, les conseillers municipaux du Pays de Gex et des départements voisins, les membres de l’Ordre de la Légion d’Honneur, les représentants des Organisations internationales, les chefs de service des administrations de l’Etat, des départements, des entreprises natio­nalisées et des communes, MM les re­présentants des Domaines et de la Police, de la Confédération Helvétique, des Douanes françaises, de la Gendarmerie et de la Police, des Médaillés Militaires, des Anciens Combattants Prisonniers de Guerre et les Groupements de Résistance, les sociétés culturelles et les so­ciétés sportives.

Levée du corps : Chemin des Bossons, 9h30. Cérémonie avec allocutions, au monument aux morts, de 10 h. 15 à 11 h. 15. Culte au cimetière, de 11 h. 30 à 12 h.

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Funérailles d’Albert Hécler (1966) / Rf JVI5_0002