Maire de Ferney de 1995 à 2001, Georges Vianès s’est éteint le 4 février à l’âge de 86 ans.
Georges naît le 17 juin 1938 à Besançon. Il grandit en Indochine, où son père est inspecteur des impôts. De retour en Europe, il étudie en Suisse et excelle au basket ! C’est d’ailleurs via la section sportive de l’IEP de Paris qu’il rencontre un certain Lionel Jospin. À sa sortie de l’ENA en 1965, parmi les premiers, il intègre l’institution de la Cour des Comptes de Paris, puis est nommé directeur adjoint de l’Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR), entre1971 et 1975. De 1975 à 1982 il est le plus jeune Directeur de l’Institut national de la Propriété intellectuelle (INPI), et dans le même temps, il est l’un des membres fondateurs de l’Office Européen des Brevets (OEB) à Munich, qu’il préside de 1977 à 1981. En 1982, il est nommé, par le Président de la République, PDG de la Banque Worms, fraîchement nationalisée.
Il travaille ensuite au Ministère du redéploiement industriel et du Commerce extérieur en 1986, et rejoint à chaque fois la Cour des Comptes de Paris après la fin de ses missions mandatées par les gouvernements. De 1989 à 1991, il est en poste à la direction de l’administration du CERN à l’époque de Carlo Rubbia, lorsque fut inventé ce qui deviendra Internet. Il retrouve la Cour des Comptes en 1994, toujours en qualité de haut magistrat.


Une victoire large mais un mandat compliqué
C’est donc en administrateur aguerri, proche de Michel Rocard, qu’il se lance à l’assaut de la mairie de Ferney, tenue depuis 1971 par Pascal Meylan. Sa liste, ancrée à gauche, est largement victorieuse. Le mandat sera néanmoins tumultueux, entre dissensions internes et difficultés relationnelles au sein de la jeune communauté de communes fondée en 1996 et présidée par Étienne Blanc. En 1998, il est candidat malheureux à l’élection cantonale, Jocelyne Boch succédant à Pascal Meylan à ses dépens.
Une action déterminante dans l’achat du château de Voltaire
En marge de ce mandat municipal compliqué, grâce à un talent relationnel certain et à un réseau parisien solide, Georges Vianès parvient à faire acheter le château de Voltaire par l’État, alors que le bien est mis aux enchères. Tout d’abord, en 1997, il convainc Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture, d’acheter le mobilier. Quelques mois plus tard, Catherine Trautmann, devenue à son tour ministre de la Culture sous… Lionel Jospin, valide l’achat complet de la propriété.
Pendant son mandat de maire, Georges Vianès et son équipe font construire l’école Jean-Calas. Battu par Pierre-Étienne Duty en 2001, Georges Vianès siègera néanmoins encore quelques années dans l’opposition avant de démissionner à mi-mandat.
Durant ses mandats locaux, il occupa ses fonctions de Haut magistrat de la Cour des Comptes de Paris, partageant son temps entre Paris et Ferney-Voltaire. Puis, après 2001, il siégea aussi à la Commission nationale du droit d’Asile en tant que juge jusqu’à sa retraite en 2007.
Plus tard, retraité de ses activités professionnelles, il partagera sa vie entre Ferney et Paris. Il vivait depuis quelques années au Clos Chevalier à Ferney, proche de sa famille, notamment de son fils Emmanuel.
Courtois, élégant, fin d’esprit et doté d’une grande culture, Georges Vianès était Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite et Chevalier du Mérite Agricole.
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