La Limite vue du ciel

 

FormatFactoryCadre jaune wVue aérienne en direction du Jura (1957). Dans l’encadré, la zone de la Limite. Au fil de la route, on distingue l’ancien bâtiment de la douane suisse (reconverti en logements, il subsiste aujourd’hui entre l’autoroute et le Grand-Saconnex) puis la douane suisse de l’époque (à gauche) face au café Blandin (à droite). Ensuite, la douane française et le Capucin Gourmand déjà démoli. Beaucoup plus loin, sur la gauche, la tuilerie.

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Le siècle de Cointrin

4 pistes

D’un simple terrain en herbe, Cointrin est devenu en un siècle un voisin particulièrement envahissant.

1919: Le Grand Conseil genevois vote une loi implantant un «champ d’aviation».

1922: ouverture des premières lignes commerciales.

1937: Construction d’une piste en béton longue de 405 mètres.

1946: La piste est portée à 2000 mètres.

1947: Le commandant Walter Borner effectue la première liaison Genève-New York.

1956-1958: La Suisse et la France décident d’un échange de terrains afin de permettre la réalisation d’une piste de 3900 mètres.

1960: Mise en service de la piste.

2015: Le trafic dépasse 15 millions de passagers.

Les grands travaux

Grands travaux

Le 24 avril 1956 furent signés les accords franco-suisses pour l’agrandissement de l’aéroport de Genève-Cointrin. Ils allaient permettre à la France un accès direct à l’aéroport mais entraîner plusieurs rectifications de frontières et la quasi-disparition du quartier. Pendant près de cinq ans, les travaux de l’aéroport bouleversèrent la vie quotidienne.

Le franchissement de la frontière fut fortement perturbé, même si la route ancienne subsista jusqu’à la mise en service du tunnel. La douane et le café de la Limite furent transférés dans des bâtiments provisoires avant que toute cette zone ne prenne son aspect définitif, en 1961 pour la piste et la douane puis en 1964 avec la création de l’autoroute. Aujourd’hui, rien ne subsiste de la Limite, hormis le chemin de Colovrex.

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Le Capucin Gourmand

Capucin

Après guerre, le Capucin Gourmand fut fréquenté par les plus grands : le président Roosevelt et son épouse, Pierre Mendès-France, etc. Pierre Grenier, enfant de Ferney, se souvient : «Nous étions gamins lorsque, avant-guerre, le président Roosevelt est venu manger au Capucin. Hissé sur la pointe des pieds, on lorgnait par la fenêtre pour tenter de l’apercevoir. »

Bar

Hélas, le bruit du trafic aérien alla croissant et les habitués boudèrent l’hôtel. Manque à gagner insupportable dont le propriétaire, Jean Viens, réussit finalement à se faire indemniser après avoir menacé d’envoyer vers le ciel un ballon captif gonflé à l’hydrogène, histoire de narguer les avions dans l’axe de leur décollage. Racheté par la Suisse, son établissement fut alors un des premiers bâtiments à être démolis.

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A cheval sur le Vengeron

Vengeron

En 1815, lorsque le Grand-Saconnex devint commune genevoise, on délimita la nouvelle frontière par des bornes de pierre, encore visibles aujourd’hui. Un siècle plus tard s’ouvrirent deux cafés et, dès 1945, on vit se côtoyer les grands de ce monde et les humbles habitants du quartier.

Douaniers

Julien Jacquot, ancien douanier, décrivait l’atmosphère de l’époque : «Après la guerre, la région était tranquille. Les gens allaient volontiers au Café de la Limite, chez Blandin, l’épicerie du côté suisse, pour en rapporter un peu de sucre, du tabac, des bas nylon passés en fraude, mais rien de grave. Durant les patrouilles de nuit, avec nos souliers cloutés et nos cigarettes, on devait nous repérer de loin !»

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La tuilerie de Ferney

Tuile

En 1758, Voltaire loue une tuilerie connue depuis 1550. Poteries, fermes et bâtiments s’établissent peu à peu. La tuilerie exploitera durant quatre siècles la terre argileuse des bois environnants.

Tuilerie

Joseph Cartegeni égrenait volontiers les souvenirs de « sa » tuilerie: «On allait dans un petit train jusqu’au bois chercher la terre rouge et la terre blanche, utilisées pour la fabrication des tuiles. Rien n’était perdu. Les briques défectueuses étaient brisées et mélangées au ciment pour fabriquer les boisseaux de cheminée. Le four chauffait jusqu’à 1000 degrés. Les douaniers venaient s’y réchauffer l’hiver. Les ouvriers, saisonniers italiens pour la plupart, y faisaient sécher leurs pâtes. Le samedi, jour de nettoyage des chambres, le bâtiment résonnait du son des mandolines et des guitares.»

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