A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, alors que la frontière venait d’être rouverte et que Genève grouillait déjà de diplomates désireux de créer la future ONU sur les ruines de la défunte SDN (Société des Nations), le Capucin Gourmand de Jean Viens, nouvelle enseigne prestigieuse et parfois sulfureuse, se mit à accueillir une clientèle riche et cosmopolite, venue déguster spécialités et grands vins avant de se glisser, parfois, dans les draps soyeux de l’établissement. Il faudrait retrouver le livre d’or des hôtes d’alors, parmi lesquels Eleanor Roosvelt ou Mistinguett. Hélas, l’avenir du Capucin était compté. L’aéroport de Cointrin intensifiait ses liaisons aériennes et le survol d’avions de plus en plus gros et de plus en plus nombreux portait un préjudice croissant à l’hôtel. Après avoir prévenu l’aéroport, Jean Viens organisa l’envol de ballons captifs, retenus par des filins au-dessus du bâtiment. Les survols furent interrompus, la querelle franco-suisse enfla et, finalement, Jean Viens obtint que l’aéroport lui rachète à bon prix « son » Capucin bientôt promis à la démolition. La période de gloire n’aura finalement duré qu’une dizaine d’années.
Voir aussi:
- Exposition 2016 « La Limite » Gros plan sur le Capucin Gourmand
- Une vie à deux Roman de Jean Blot dont l’action se déroule en partie au Capucin Gourmand
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