Dans le Pays de Gex coupé du reste du monde, les deux préoccupations quotidiennes consistaient à se procurer des tickets de ravitaillement et à éviter tout conflit avec l’occupant. Placés en zone interdite, pris en étau entre la frontière suisse et la ligne de démarcation, les Gessiens furent condamnés, pendant près de cinq ans, à vivre repliés sur eux-mêmes, tant bien que mal. La vie quotidienne fut plus difficile que vraiment tragique. Hormis l’exécution par les Allemands, le 8 avril 1944, de quatre otages à Thoiry, la présence allemande ne fut marquée ni par une collaboration indécente, ni par une résistance effrénée. Chacun prenait son mal en patience, obéissant en silence aux ordres du Maréchal comme aux injonctions des autorités allemandes installées à Gex. Les deux administrations établissaient d’ailleurs ensemble la carte d’identité des Gessiens…
A Ferney, le seul événement préoccupant fut l’arrestation, à Pâques 1943, d’une douzaine de commerçants sans doute dénoncés pour leurs liens, réels ou supposés, avec les maquisards. Emmenés à Bourg puis à Lyon, ils furent rapidement libérés, dans des circonstances encore inconnues. En compagnie de deux autres Ferneysiens, ils tinrent à immortaliser devant la fontaine leur retour au bercail .
Pour le reste, la vie quotidienne fut essentiellement marquée par le strict rationnement de la plupart des denrées, alimentaires et autres.
Cela n’empêchait pas la vie normale de suivre son cours: Fête des Mères, première communion, etc.
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