N’en déplaise aux mauvaises langues, la Résistance n’a pas commencé le 7 juin 1944, au lendemain du débarquement allié en Normandie… Dès l’appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, les premiers groupes de résistants se sont organisés, un peu partout en France. Qui n’a entendu parler des maquis du Vercors, du Jura ou même de l’Ain.
Dans notre département, le principal haut-fait de la Résistance remonte au 11 novembre 1943, lorsque les maquisards sont descendus de la montagne pour défiler, au nez et à la barbe des Allemands dans les rues d’Oyonnax. Action courageuse mais, ont dit certains, très irresponsable puisqu’elle aurait ou coûter la vie, non seulement aux maquisards mais aussi aux Oyonnaxiens eux-mêmes.
Lien entre le Pays de Gex et la Haute-Savoie, enjambant le Rhône au bas de Collonges-Fort-l’Ecluse, le pont Carnot fut détruit par les maquisards puis, presque aussitôt, reconstruit sur une seule voie par de jeunes Français réquisitionnés par l’occupant allemand. C’est grâce à cette structure de fortune que les résistants purent à leur tour, en 1944, franchir le Rhône et se lancer à la poursuite des troupes allemandes en déroute.
Extrait du Pays Gessien, 22 septembre 1944:
Dans l’après-midi du 19 août, les deux compagnies allemandes qui occupaient Collonges-Fort l’Ecluse, firent mouvement vers Gex, emmenant des jeunes gens de Farges. Ceux-ci avaient été conduits à Collonges, après avoir été relâchés à Gex et désarmés. Ils furent contraints de rétablir le passage sur le pont Carnot (que le maquis avait fait sauter dans la nuit du 17 au 18 août), à l’aide de poutres et de plateaux de bois.
Dans leur retraite, les Allemands incendièrent plusieurs villages, dont le hameau d’Asserans. Ils y torturèrent et fusillèrent le jeune Paul Mathieu, dont le corps est retrouvé dans le préau du château. Son frère Maurice, attaché dans une grange, fut fusillé à son tour.
Au fur et à mesure que sont libérés la Haute-Savoie, le Pays de Gex et le Jura, les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) reprennent en mains les différentes administrations du régime de Vichy, à commencer par la Poste. Le temps étant trop court pour éditer de nouveaux timbres, les FFI se contentent de surcharger de leur sigle le portrait de Pétain…
A Ferney arrivent la première Jeep et le premier soldat américains, sans doute venus récupérer à la frontière d’autres soldats US internés en Suisse pendant la guerre. Les FFI ferneysiens posent avec eux.
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