La chasse était une des activités les plus prisées des Ferneysiens. Pour le plaisir, certes, mais aussi pour la nourriture. On chassait le lièvre ou la perdrix jusqu’aux abords du village. Pour le chevreuil, on partait en groupe, au pied du Jura, et on exhibait volontiers son trophée au retour.
En 1933, des Ferneysiens d’origine ou d’adoption décidaient d’implanter à Ferney-Voltaire le jeu de boules lyonnais, dit de la « Boule Ferrée ». En 1937, année où la « Boule Ferneysienne » fut agréée comme société sportive, la municipalité en exercice mit à la disposition des boulistes le terrain sur lequel ils évoluent encore aujourd’hui.
Réchauffement climatique oblige, les hivers étaient plus longs et plus rigoureux qu’aujourd’hui. Si on n’allait plus guère patiner sur l’étang, on se réaglait de glissages dans les rues et de concours de ski homériques.
Les automobiles étaient encore rares et les parents ne les confiaient guère à leurs enfants, sauf à l’occasion de virées mémorables qui ne firent heureusement pas de victimes.
Pour une fois, le chevreuil est sain et sauf, recueilli par Honoré Chiara pour la grande joie des gamins: Albert Rosa, Gaby Dunand, Adrien Meylan…
Chaque année ou presque, Ferney recevait la visite d’un personnage fantasque et énigmatique, Ferdinand Lop, éternel candidat à la présidence de la République ! Dans chaue village de France, accueilli en grande pompe, il formait ainsi son futur gouvernement. A Ferney, son cabinet n’était fait que de Ferneysiens, à Gex de Gexois… Ses adeptes organisaient de grands débats publics à la salle Jean-Robert, pro-lops contre antilopes. Le héros d’un jour bénéficiait évidemment du gîte et du couvert, et en profitait pour vendre quelques-uns de ses livres, pompeusement dédicacés.
L’enlèvement de Voltaire eut lieu dans les annés 70, lorsque le socle de la statue reçut enfin les réparations longtemps attendues. Le philosophe fut alors mis à l’abri, à proximité de ce qui est aujourd’hui le conservatoire, grâce à la pelle mécanique de Virgile Rosa et aux conseils d’Albert Vibert.
Après Voltaire, nous eûmes Miss France et Pascal Meylan, maire de Ferney, luii offrit des fleurs et lui en lança encore bien davantage.
Evénement considérable, le Tour de France fit étape à Ferney en 1952.
Le tram avait disparu avant-guerre mais les rails ne furent enlevés que dans les années cinquante.
Pour les Ferneysiens, la première porte sur le reste du monde se trouvait à la Limite, côté suisse, au café Blandin jouxtant la douane. Alors que, dans le pays de Gex, l’approvisionnement laissait encore à désirer, on y trouvait aisément des produits alors rares: café, chocolat, conserves de poisson, cigarettes américaines et vin de porto. De quoi faire plaisir à toute la famille… à condition de ne pas se faire prendre, au retour, par les douaniers français.
La douane française, la voici. Les gabelous faisaient souvent preuve d’un zèle scrupuleux mais il leur arrivait aussi de fermer l’oeil, à la tête du client ou au gré du vent.
En 1957, pour permettre l’agrandissement de l’aéroport, la France et la Suisse échangèrent plusieurs centaines d’hectares de terres. Le quartier de la Limite était condamné. Les postes de douane suisse et français disparurent en même temps qu’une quinzaine de maisons et, bientôt, commença la construction du tunnel sous l’aéroport.
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