Miège Jacques 1933-2022

Jacques Miège

Jacques Miège aurait eu 89 ans en mars 2022. C’était un ami et un fidèle compagnon de route.

La Maison des Marais

Il était né dans la petite maison que sa famille possédait au chemin de Vireloup. Son papa était un modeste agriculteur de ce quartier populaire de Valavran.

Le papa de Jacques Miège (à g.) avec une figure ferneysienne de l’époque, Camille Fournier, potier.

Son frère était mort à la guerre et sa sœur Marguerite avait disparu en 1944 à l’âge de 22 ans, victime de maladie à une époque où il était impossible de franchir la frontière pour se faire soigner à Genève.

Marguerite Miège (1932-1944)

C’est sans doute sa rencontre avec l’abbé Boisson qui aura le plus profondément marqué la vie de Jacques Miège.

L’abbé Joseph Boisson

Alors qu’il avait commencé à travailler à l’ONU puis à l’OMS, il apportait quotidiennement son aide à l’abbé et à ses Marmousets, à la Maison St Pierre puis dans le beau bâtiment construit par l’abbé pour les Marmousets-Apprentis.

En 1971, Jacques avait épousé Bernadette Meylan, décédée en 2006. Il avait ensuite épousé Susanne Kreibich, qui est restée à ses côtés jusqu’aux derniers instants.

Féru d’histoire locale, Jacques avait entrepris de recenser, maison par maison, les habitants successifs de son cher et vieux Ferney. C’est alors qu’il nous avait rejoints pour apporter à Ferney-en-mémoire ses connaissances et son enthousiasme.

Avec Freddy Sagne lors d’une exposition de Ferney en mémoire.

Quelques autres image de Jacques Miège

Jacques guidant le motoculteur dans le parc des Marmousets

Avec les conscrits ferneysiens nés en 1933. Haut: Gérard Deborne, Jacques Miège, Gérard Meylan, Roger Anselme. Bas: Marc Dunand, Pierre Rossi.
Avec Jean Santal (à g.) et Pascal Meylan (à dr.) au bois de la Bagasse.
Jacques, tel que nous l’avons toujours connu.
A Versoix, dans le parc de Port-Choiseul.

Hommage de Gilbert Chatillon à Jacques Miège, extraits du texte lu par Gilbert lors de la cérémonie religieuse, le 20 janvier 2022.

A Jacques, mon ami, mon frère… A Susanne et leurs enfants…

Tes amis sont nombreux aujourd’hui pour t’accompagner dans cette église de Ferney où tu as été baptisé, enfant de choeur, fidèle choriste. Chacun de nous a eu la chance de te croiser, de faire avec toi un brin de route. Tu fus pour moi, avec ton ami Roger Verne, un des premiers à m’accueillir à Ferney. Avec vous je suis devenu ferneysien, j’ai trouvé des amis, les jeunes de Ferney ont été formidables avec moi comme ils l’ont été avec tous les jeunes Marmousets.

Tu étais rieur, joyeux, avide de connaissances, de nouveautés. Passionné de lecture. Tu dévorais les revues d’histoire, science et vie, tu aimais la musique, les premiers disques microsillons. Je nous revois sur le toit de ta petite maison du marais, un fil de fer au bout d’une perche à haricots, essayant de capter les premières émissions en modulation de fréquences du mont Pilat, sous le regard inquiet de ta maman pas rassurée par nos acrobaties. Et puis aussi notre passion pour la photo, le cinéma. Nous découvrions ensemble toutes ces nouveautés.

Je ne peux oublier l’amour de ton jardin hérité de ton père, talentueux jardinier. Tu as transformé ce petit coin des Marais en petit paradis, fleuri en toutes saisons, et tu y as travaillé tant que tu as pu, même avec une béquille.

Nous avons été heureux de travailler, avec l’abbé Boisson, à cette oeuvre magnifique des Marmousets. Et puis le temps a passé, chacun a été pris par les contraintes de la vie. Les moments partagés ont été plus rares mais toujours dominés par une amitié discrète, délicate, infiniment respectueuse. Je me suis posé beaucoup de questions quand j’ai compris que tu enfonçais dans les regrets du passé, l’amertume, presque la désespérance. Chaque homme est un mystère.

Et pourtant si, Jacques, mon ami, il y a une chose que j’ai comprise :  tu as beaucoup souffert, tu as été courageux, tu as douté, mais toute ta vie tu as cherché. C’est cette recherche qui fait la particularité et la grandeur de l’homme. Cette recherche t’a permis de franchir aujourd’hui la porte du mystère, tu sais, cette porte dont nous avons si souvent parlé. Nous espérons que tu es apaisé et que tu as enfin trouvé ce que tu as cherché toute ta vie.

En vérité nous ne savons pas mais nous en sommes sûrs.

Gilbert Chatillon, janvier 2022 

Hommage des Anciens Marmousets à Jacques Miège

Jacques nous a quittés. Les Marmousets perdent un ami. Sa rencontre avec l’abbé Boisson aura marqué sa vie et l’amitié réciproque qui les liait en avait fait un rouage essentiel dans nombre de décisions importantes liées au développement, au fonctionnement et, donc, à l’avenir du Foyer.

En 1972, l’Abbé, appelé à Bourg au poste de vicaire général, passait le témoin à l’Association ORSAC.  Dès lors, Jacques intégra la délégation locale, composée de l’abbé et de deux Anciens Marmousets.

Son but : accompagner et soutenir les nouveaux dirigeants dans la gestion du Foyer et permettre de faire le point, mensuellement, avec son directeur et les membres du Conseil d’administration de l’ORSAC, afin de maintenir un esprit  Marmouset dans la conduite du Foyer.

Son oreille attentive, ses propositions toujours constructives étaient précieuses et ces réunions, ponctuées de nombreuses histoires qui nous ramenaient souvent au passé, faisaient l’unanimité. Jacques a siégé de nombreuses années au sein de cette délégation.

Parallèlement, la création de l’Amicale des Anciens Marmousets fut pour lui l’occasion de devenir un membre ami et on peut dire qu’il se faisait une joie de ne manquer aucune de nos assemblées générales qui se terminaient, là encore, par des histoires.

Et souvent aussi par des chansons.  Pour tout ce qu’il nous a apporté, pour son amitié, nous allons interpréter, pour lui, le Chant des Marmousets, écrit par l’Abbé Boisson, son grand ami.

Les Anciens Marmousets devant le Foyer en juillet 1997, à l’occasionb du vingtième anniversaire de la mort de l’abbé Boisson.

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