Pour tous les anciens, c’était « Pétole ». Pourquoi ce sobriquet ? Quelqu’un le sait peut-être… Les plus jeunes n’auraient jamais osé l’appeler ainsi et lui donnaient respectueusement du « Monsieur Desbiolles ». A Ferney, il tenait avec sa femme un magasin de cafés et de torréfaction, rue de Versoix. Grand joueur de boules et de cartes, sensible aux dames, fidèle en amitié, il était courageux. Ainsi, alors qu’il avait déjà atteint les trois quarts de siècle, on l’a vu un jour se lever, au café du soleil, pour aller remettre en place un jeune baraqué qui s’était permis de mal parler à une dame.
« Pétole » parlait rarement de « sa » guerre. La grande, celle de 14-18. Il avait été gazé du côté de Verdun mais s’en était sorti. Seules, quelques méchantes quintes de toux lui rappelaient parfois cet enfer.
Pourquoi « Pétole » ? Réponse de son petit-fils, Robert Paucod:
Albert (prénom de son passeport) Desbiolles est né le 24 mars 1898. La ferme de ses parents était à Bretigny. Elle appartenait au sénateur Fouilloux. Quand il était très jeune, avant la guerre de 14, on l’appelait Mingo (le grand mince). Après la guerre de 14, il s’est marié et, avec son épouse Lucie, ils ont ouvert une laiterie (située au bas de la rue de Gex) et fabriquaient des fromages . Les chèvres (qui leur appartenaient peut-être ? ) passaient dans Ferney, laissant sur leur chemin des crottes, dites des pétoles ; et les gens du village disaient «ce sont les pétoles de Robert». Pourquoi ce prénom Robert et non celui de son passepott, Albert ? je ne le sais pas.
Robert Paucod
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