Dès la libération du Pays de Gex par les FFI (août-septembre 1944), le Petit Gessien est aussitôt interdit pour « faits de collaboration ». Lucien Michaux passe alors la main à son fils Pierre, qui reprend la publication sous un titre légèrement différent, Le Pays Gessien, favorable bien sûr au Libérateur de la France, le général de Gaulle…
Le numéro 1 du Pays Gessien, daté du 22 septembre 1944, fait une place d’honneur au général de Gaulle et au gouvernement provisoire qu’il vient de former à Paris. Il rapporte aussi les hauts-faits de la Résistance lors de la libération du Haut-Bugey, de la Michaille, de la Vallée de la Valserine et du Pays de Gex.
« A nos lecteurs ». Dans un article publié en première page, le nouveau Pays Gessien se démarque de son prédécesseur s’en prend aux « Boches » et aux « mauvais Français » en dénonçant « les mensonges vichyssois (qui) ont travesti, par l’intermédiaire de la presse collaborationniste, la pensée française ». Edgar Faure dira, bien plus tard : Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent ».
Dans le même numéro du 22 septembre 1994, le Pays Gessien revient sur un épisode tragique que le Petit Gessien s’était bien sûr abstenu d’évoquer : la tuerie de Badian. « Le 8 avril 1944, Maurice Prodon, 34 ans et Aimé Tavernier, 20 ans, furent arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à déjeuner dans la demeure de la famille Prodon à St-Jean-de-Gonville. Un peu plus tard, Louis Chappaz, 47 ans, qui travaillait dans ses vignes à Challex fut lui aussi arrêté. Tous trois furent conduits à Gex, au quartier général de la police allemande ainsi que d’autres personnes arrêtées peu avant midi lors d’une rafle dans le train en gare de St-Jean-de-Gonville. Tous les prisonniers furent relâchés à l’exception de Maurice Prodon, André Tavernier, Louis Chappaz et un Inconnu. En début de soirée, ils se retrouvèrent encadrés par des soldats et conduits en véhicule sur ce qui semblait être la route du retour. Au lieu-dit Badian, dans un petit bois, des rafales furent entendues… Le mardi, Félix Blanc, Louis Matty et Aristide Serre furent réquisitionnés par l’occupant pour enterrer sans un mot, sur les lieux de cette exécution, les quatre victimes, dont les corps ne purent être transférés au cimetière de Thoiry que dix jours plus tard ». (Extrait du site de la Ville de Thoiry)
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