La Limite

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Vue aérienne du quartier de la Limite et du Pays de Gex en 1957. Au fil de la route, on distingue l’ancien bâtiment de la douane suisse (reconverti en logements, il subsiste aujourd’hui entre l’autoroute et le Grand-Saconnex) puis la douane suisse de l’époque (à gauche) face au café Blandin (à droite). Ensuite, la douane française et le Capucin Gourmand déjà démoli. Plus loin, sur la gauche, la tuilerie. Document Bernard Viens. BVI5_005

Qui se souvient du quartier de La Limite anéanti dans les années 50 par l’agrandissement de l’aéroport ? C’était un quartier à part entière avec ses maisons souvent modestes, ses ateliers, ses jardins, ses bistrots. Une espèce de village gaulois qui avait résisté aux invasions extérieures mais finit par tomber sous les coups du progrès.

JCC005 La Limite 1959 Jean-Claude Cailliez txt

Le quartier de la Limite en 1957, peu avant les travaux. Le Capucin Gourmand a déjà été détruit mais la tuilerie subsiste encore. Au premier plan, on distingue la douane suisse et, en face, le café Blandin. Sur la droite, la maison la plus proche subsiste, juste au bout du tunnel, côté suisse. Document Jean-Claude Cailliez. JCC005

Au-delà du chemin de Colovrex, organisé de part et d’autre de la route menant au Grand-Saconnex, le quartier de La Limite comptait quelques passages obligés: la tuilerie, les étangs, la scierie, le Capucin Gourmand, le haras, le garage à Bidule, la douane française, l’épicerie à Blandin, la douane suisse.

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Plan du quartier de la Limite dessiné de mémoire, 20 ans après sa démolition, par Joseph Cartegini (Document Geneviève Cartegini / GMY5_0163)

Il n’en reste rien, hormis le croquis ci-dessus, quelques photos de famille et, bientôt, une exposition à la mairie de Ferney (1er février / 11 mars 2016). Nous appelons toutes les personnes disposant de documents ou d’images de La Limite à prendre contact avec nous: info@ferney-en-memoire.fr .


Texte de l’article du Pays Gessien (26 avril 2002)

La ville de Ferney est compo­sée de différents quartiers. Celui qui borde la douane de l’aéro­port avait une vie qu’on n’ima­gine pas aujourd’hui. L’activité du quartier de la Limite, comme il se nommait alors, tournait principa­lement autour de la Tuilerie. Créée en 1740, elle fut démolie à partir de 1956. A ce moment-là, une trentaine de personnes travaillaient dix mois par an à la fa­brication quotidienne de 20 000 briques. Joseph Cartegini faisait partie de ce personnel. Il se rap­pelle le côté physique de ce tra­vail mais aussi l’unité qui liait les employés pour faire les choses bien. Il se souvient également du quartier, d’un point de vue plus général : les Suisses qui ve­naient passer le week-end dans cet ancien hameau de Ferney, le bus qui a remplacé le tram au sortir de la Deuxième guerre mondiale ou encore des trois étangs que La limite comptait à l’époque…

On trouvait de tout à la Li­mite, sauf des commerces. A l’ex­ception de cafés, l’activité ici était plutôt artisanale ou indus­trielle.

Le progrès aura eu raison de cette organisation. La création de l’aéroport a entraîné la fin d’une époque où l’hôtel du Capu­cin Gourmand avait défrayé la chronique, en installant des bal­lons fixés à l’aide d’un câble afin d’empêcher les avions de se po­ser. Et puis les champs ont vu pousser des logements sociaux, les trois étangs dont disposait le quartier ont été asséchés. Les an­ciens habitants du quartier ont vu évoluer le quartier avec le re­gret tout de même de lui voir per­dre son âme conviviale et profes­sionnelle qui unissait cette population aujourd’hui nostalgique, 50 ans seulement après l’arrêt des activités.

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