N’en déplaise aux mauvaises langues, la Résistance n’a pas commencé le 7 juin 1944, au lendemain du débarquement allié en Normandie… Dès l’appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, les premiers groupes de résistants se sont organisés, un peu partout en France. Qui n’a entendu parler des maquis du Vercors, du Jura ou même de l’Ain.
Dans notre département, le principal haut-fait de la Résistance remonte au 11 novembre 1943, lorsque les maquisards sont descendus de la montagne pour défiler, au nez et à la barbe des Allemands dans les rues d’Oyonnax. Action courageuse mais, ont dit certains, très irresponsable puisqu’elle aurait ou coûter la vie, non seulement aux maquisards mais aussi aux Oyonnaxiens eux-mêmes.
Lien entre le Pays de Gex et la Haute-Savoie, enjambant le Rhône au bas de Collonges-Fort-l’Ecluse, le pont Carnot fut détruit par les maquisards puis, presque aussitôt, reconstruit sur une seule voie par de jeunes Français réquisitionnés par l’occupant allemand. C’est grâce à cette structure de fortune que les résistants purent à leur tour, en 1944, franchir le Rhône et se lancer à la poursuite des troupes allemandes en déroute.
Au fur et à mesure que sont libérés la Haute-Savoie, le Pays de Gex et le Jura, les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) reprennent en mains les différentes administrations du régime de Vichy, à commencer par la Poste. Le temps étant trop court pour éditer de nouveaux timbres, les FFI se contentent de surcharger de leur sigle le portrait de Pétain…
Les membres FFI du Pays de Gex occupent une maison réquisitionnée à Prévessin. Parmi eux se trouvent certains de ceux qui rejoindront bientôt le 24è BCA du capitaine François Baillet dit « Papillon », maître d’école à Ferney (deuxième en partant de la gauche ans la photo ci-dessous).
En attendant, résistants de la première heure ou de la dernière, des Ferneysiens se font photographier, à la frontière suisse enfin ré-ouverte, devant une Jeep américaine venue récupérer des soldats US internés pendant la guerre.
Et comme toujours à Ferney, la journée se termine autour d’un verre (ici devant l’hôtel-restaurant du Capucin Gourmand).
Merci pour que personne n’oublie l’histoire, merci de nous faire connaitre des photos, des témoignages que nous ne connaissons.
Bernard VIENS