Ecrivain célèbre mais éternel fuyard, Voltaire avait dû se réfugier à Londres, puis à Cirey chez Emilie du Châtelet, puis à Potsdam auprès de Frédéric de Prusse, puis à Genève où ses « Délices » n’eurent qu’un temps : on ne joue pas impunément le théâtre dans la cité de Calvin… Loin des calvinistes et plus loin encore des soldats du roi de France, Voltaire finit par jeter son dévolu sur une pauvre bourgade, à deux pas de Genève mais en territoire -français : Fernex.
Mairie de Ferney-Voltaire / Du lundi au jeudi 8h – 12h et 14h – 18h / Vendredi 8h – 12h et 14h – 17h.
Cette dernière exposition s’accompagne, une fois encore,
de la publication d’un livre regroupant, sous couverture cartonnée, l’ensemble
des textes et documents présentés.
Pour le prix de 30€, il sera possible de se le procurer durant notre exposition à la Mairie. Le livre sera ensuite disponible dans les librairies ferneysiennes, à la Maison des pays de Voltaire, à l’Office du Tourisme du Pays de Gex, ainsi que, directement, auprès de Ferney en mémoire : info@ferney-en-mémoire.fr .
Après réimpression de certains volumes, nous sommes
aujourd’hui en mesure de vous proposer tous les livres publiés depuis
2015 :
Pour cette ultime exposition, nous nous
efforçons de mettre en lumière les grandes heures de notre cité. De l’arrivée
de Voltaire à Ferney (1759) aux fêtes que la Ville lui dédie désormais chaque
année, plus de 250 ans se sont écoulés. Notre cité a eu sa part de joies
et de malheurs, d’espérances et de déceptions.
La terre a joué un grand rôle, pour les
paysans d’abord, les potiers ensuite. Hélas, les potiers ont disparu et il ne
reste que deux fermes en activité.
La religion était omniprésente. Voltaire
montait en chaire dans « sa »
chapelle. Après sa mort fut édifié un temple protestant, immédiatement suivi de
l’église catholique actuelle. Les familles étaient pauvres, les enfants
malheureux. Il fallut construire asiles et
pensionnats.
Avec l’avènement de l’instruction publique obligatoire, il
fut temps d’édifier une grande école. C’est aujourd’hui notre Mairie. Trente
ans plus tard, il fallut lui adjoindre un monument aux morts. La Première
Guerre mondiale était passée par-là, une autre allait suivre. Puis l’Indochine.
Puis l’Algérie. Il y eut dans ce siècle presque autant de périodes de guerre
que de temps de paix.
Pourtant, la vie gardait ses droits. On se
réunissait pour chanter, jouer, servir. Genève était de plus en plus proche, on
y portait le lait. On y envoya bientôt les premiers frontaliers. Avec IOS et
Control Data, de grandes espérances tombèrent à l’eau. Dans la maison des Bois,
Denis de Rougemont refaisait l’Europe. Un jour, notre belle Bagasse fut
saccagée pour cause de progrès tandis qu’à Paris, des hommes et des femmes
tombaient sous les coups du fanatisme.
Le 21 octobre 1998, la nouvelle le tour du monde : à la demande des propriétaires, la maison Christie’s met en vente aux enchères le château de Voltaire ! Branle-bas de combat. La demeure du Patriarche ne doit pas tomber entre les mains d’un quelconque oligarque ou d’un sulfureux trafiquant d’armes. Finalement, l’Etat rachète le château et le réhabilite entièrement sous la houlette du Ferneysien François Chatillon. Le 31 mai 2019, Emmanuel Macron vient en personne inaugurer le bâtiment restauré.
Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi surgissent, armes de guerre au poing, dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo et assassinent 11 personnes dont les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski. Quatre jours plus tard, des milliers de citoyens, venus de Ferney, du Pays de Gex, de Genève et d’au-delà, se retrouvent au pied de la statue de Voltaire pour défendre les droits humains et la liberté d’expression.
De toute éternité, il y eut au sud de Ferney une belle forêt nommée « La Bagasse ». En 1957, pour permettre l’agrandissement de l’aéroport, une convention fut signée, qui prévoyait l’élagage à proximité des pistes. Convention jamais appliquée… Pourtant, le 22 novembre 2003, donnant finalement suite aux demandes réitérées des autorités suisses, le préfet de l’Ain ordonna l’abattage des bois. Soutenus par les Ferneysiens, les « accobranchistes » parvinrent à sauver quelques dizaines de chênes centenaires.
Dans les années soixante, il y avait urgence, pour les élus, à trouver un complément local à l’emploi frontalier. IOS avait été un miracle et serait bientôt un naufrage. C’est alors que se présenta l’opportunité Control Data. Une grande entreprise américaine souhaitait venir fabriquer ses ordinateurs géants à Ferney…