Merci à la ville de Ferney-Voltaire qui a attribué à notre association, à la fin de l’été 2021, au 1er étage de la Maison Saint Pierre, un nouveau local dans lequel nous allons, enfin, pouvoir accueillir des visiteurs, numériser des documents personnels, imprimer et remettre des photos issues de nos archives et filmer, dans les meilleures conditions, des entretiens avec les Ferneysiens et Ferneysiennes porteurs d’histoire et de souvenirs.
Ne pas perturber les vaches! Ni le chat, bien sûr…
En cette fin octobre de l’an de grâce 2021, nous entrons (peut-être) dans notre dernière heure d’hiver.
Dans plusieurs pays d’Europe, heure d’été et heure d’hiver ont été épisodiquement appliquées dès la Première Guerre mondiale. Et abandonnées dès 1945. Il faudra attendre le choc pétrolier des années 1970 pour la voir ressurgir. Mais en 1978, les Suisses refusent à 52% par référendum de perdre une heure de sommeil au printemps. C’est ainsi que, trois années durant, la Suisse va demeurer un îlot temporel au milieu de l’Europe et que les frontaliers devront se munir d’une montre à double cadran, l’un pour l’heure suisse, l’autre pour l’heure française. La Suisse finira par s’aligner sur le changement d’heure en 1981.
Au XIXe siècle, lorsque l’horloge de la Tour de l’Ile indiquait 10h13 à Genève, il était 9h58 à Paris et 10h18 à Berne…
Pour donner du prix aux jours, il ne pas compter les heures, dit le proverbe. A méditer la nuit prochaine…
Inauguration le 27 juillet 1890 de la statue Voltaire.
La ville de Ferney inaugurait dimanche la statue de Voltaire qu’elle doit à la générosité de Mr le statuaire Lambert, le propriétaire actuel du château du patriarche de Ferney. Elle célébrait en même temps l’inauguration de la ligne de chemin de fer à vapeur sur route qui la relie depuis quelques semaines avec Genève.
Inauguration de la ligne de chemin de fer à vapeur Genève-Grand Saconnex-Ferney Voltaire.
Le train officiel, dont la locomotive à vapeur était pavoisée aux couleurs des deux pays et qui amenait les invités genevois, a fait un peu après dix heures son entrée à Ferney, où des détonations de boîtes l’ont salué. Les invités genevois et une nombreuse délégation de la colonie française de Genève ont été reçus à l’Hôtel de Ville, où le vin d’honneur les attendait.
Une composition à vapeur de la VE traverse Ferney par la Grand’ Rue et parvient au croisement avec la rue de Versoix visible à droite. L’image remonte à la dernière décennie du XIXe siècle. Carte postale: Collection Gilbert Ploujoux.
A la fin du XIXe siècle, une intéressante liaison par tramway est réalisée entre Genève et Gex. Il s’agit d’une ligne particulière à plusieurs égards. D’une part, sa longueur de 16,6 kilomètres est remarquable. D’autre part, elle se trouve à cheval sur une frontière nationale. Enfin, elle a connu divers modes de traction, voire simultanément sur un même tronçon.
Paulette Brun, notre ancienne boulangère, vient de nous quitter à l’âge de 93 ans. Jean et Paulette Brun avaient repris en 1947 la boulangerie de la famille Pittet, sur la place de la Fontaine. Ils y sont restés pendant 28 ans. Pendant toute cette période, il fallait voir la foule venue acheter le pain et les bonnes pâtisseries. La vitrine était toujours bien garnie de papettes, tartes aux framboises meringuées ou toutes sortes de fruits, sans oublier les nombreuses petites pièces, babas au rhum, religieuses, petits pains ou brioches. Rien que l’énumération me remet en mémoire les bonnes odeurs de la boulangerie. C’était le Ferney de notre jeunesse !!!
En 1949 est née Annie, décédée le 2 octobre 2012. En 1950 est né Gérard, décédé le 23 janvier 2019. En 1952 est née Odile, devenue Madame Tutundjian.
Jean et Paulette Brun ont revendu la boulangerie en 1975 à la famille Dubois. Jean Brun est décédé le 15 août 2012. Paulette Brun est décédée le 21 septembre 2021. Les funérailles et la crémation se sont déroulées le samedi 25 septembre à la Balme de Sillingy. Paulette Brun repose au cimetière du souvenir de la Balme, où elle a rejoint les membres de sa famille.
L’été 1944 fut meurtrier dans le pays de Gex. Du 10 au 14 juin, 10 résistants et 4 civils vont perdre la vie à Léaz et près du Fort l’Ecluse, suite à des attaques allemandes. La population de Léaz sera d’ailleurs prise en otage.
Le 21 août 1944, les Allemands quittent précipitamment le Pays de Gex par la Faucille. Se sentant pris en étau par le débarquement de Provence et par la résistance venue du Haut-Jura et de Savoie, ils abandonnent leurs postes. Certains vont même fuir par la Suisse.
Klaus Barbie, chef de la Gestapo, tristement célèbre pour sa cruauté notamment avec les enfants d’Izieu, est nommé à la Kommandantur de Gex en mai 1942. Il avait une mission d’espionnage sur Genève qui l’occupera jusqu’en novembre 1942. Il ne logera pas à la Kommandantur de Gex, ni dans les lieux occupés par la Wehrmacht comme à l’hôtel de La Mainaz. Il logera au château de Prévessin, lieu plus sûr pour lui et plus proche de la frontière. Il va y rencontrer sa maîtresse, Adèle R. Une Ferneysienne qui va se brûler les ailes.
A l’heure où le tunnel du Fort l’Ecluse s’apprête à quelques nuits de fermeture pour travaux (23, 24, 25 et 26 août entre 20h et 6h00), rappelons-nous que, voilà près d’un siècle, une véritable catastrophe a été évitée de peu.
La chose paraît inimaginable, mais il fut un jour où le Rhône s’est arrêté, stoppé net par un énorme éboulement de terre et de rochers! Cet événement exceptionnel s’est déroulé dans la nuit du 2 au 3 janvier 1883, tout près de chez nous, à quelques dizaines de mètres du Fort l’Écluse.